Le mouvement est en partie passé, et les arrivées en Segpa prévues.
Pas de panique pour ceux qui n’auraient pas choisi !
Depuis l’ouverture de ce blog, je me suis toujours refusée à donner des conseils de gestion de classe, d’organisation et de pédagogie pour la prise en charge des problèmes de comportement, etc. sinon à la demande des lecteurs laissant mail ou commentaire sur le sujet.
Pourquoi je ne l’ai pas fait ?
Parce que je ne me juge pas armée pour toutes les situations.
Parce que je ne me pose pas en exemple à ce sujet, et je dirais même que je patauge encore allégrement face à certains types de comportements ou situations.
Parce que je suis désormais dans une segpa qu’on peut dire rurale, et que le public n’a absolument rien à voir avec le public « des quartiers », de « la cité » que j’avais avant, et que je ne sais plus (en 5 ans, on perd de vue certaines spécificités) ce que c’est réellement.
Parce que j’ai connu ou fréquenté environ 7 segpas différentes et que pas une ne connaissait le même public, ni la même configuration, ni le même fonctionnement ou la même organisation et qu’il est donc difficile de généraliser.
Parce que je risque d’être péremptoire pour faire passer mon message, alors que je ne suis sûre que de n’être sûre de rien.
Et parce que certains l’ont fait mieux que moi.
Pourquoi je le fais aujourd’hui ?
Parce que je pense que ce que je dirai, pourra être rectifié par vos divers regards et points de vue, et que cet article sera annoté dans ce sens.
Parce qu’avec le temps, il y a quand même deux-trois choses dont je suis presque certaine (mais pas plus, la Segpa c’est le renouvellement et la remise en cause quasi quotidienne de ce qu’on croit savoir, prof comme élève).
Parce qu’une super copine se retrouve en Segpa après quelques années « sans classe » (maitre E et psy sco), suite à une mutation, et que je souhaite lui montrer que non, ce n’est pas forcément la panique, et que je ne promets pas qu’on va adorer (et en redemander), mais il est certain qu’on peut tous y trouver du plaisir, même un p’tit instant seulement !
Parce que je me crois capable de pondérer mes propres convictions et principes dans l’intérêt du fonctionnement de la classe… (oui, dit comme ça, ce n’est pas clair, mais à suivre…)
Donc allons-y !!
La relation aux élèves :
- Je ne suis ni leur pote (tentant, hein, quand on a été par exemple surveillant avant le concours, qu’on arrive à 22/23/24 ans en Segpa et que les plus grands ont 20 ans parfois… tentant aussi quand on pense pouvoir les « attraper » comme ça, mais non !), ni leur parent (ahhh la tentation de l’affectif pour obtenir quelque chose de l’élève, ahhh le maternage/paternalisme, ahhh encore le rapport affectif/punition quand on est vexé dans ce qu’on a pu mettre de soi dans la relation à l’élève et qui flanche un jour), ni même leur éducateur/psychologue/infirmière/nourrice/grand frère/moniteur de colo/doudou/j’en passe et des meilleurs… encore que sur le rôle d’éducateur on peut revenir.
- je suis enseignante, avant d’être enseignante spé, ce qui induit deux choses : entre les élèves et moi, il y a l’objet « apprentissage », et le spé ne fait pas de moi la spécialiste des élèves en difficulté mais une spécialiste des aides pédagogiques à apporter à un public particulier, en l’occurrence les adolescents et adultes en difficulté scolaire (à l’époque de mon Capsais/Capa-sh), aujourd’hui élargi aux adolescents avec d’autres difficultés, et recentré sur les ados. Bien ou mal, c’est comme ça.
- je suis le chef. Peu importe comment je joue le rôle de chef (et c’est un rôle, on est beaucoup dans le jeu de rôle en Segpa), c’est moi le chef. Cela signifie que les élèves n’ont pas à prendre le dessus dans la gestion de la classe et que je ne dois pas leur offrir ce rôle non plus. En vérité, la relation aux élèves n’a rien d’un rapport militaire, mais l’autorité, c’est le prof, pas le groupe, pas un élève en particulier : juste le prof. A partir de là, on peut les mener et les aider à avoir la plus grande autonomie possible, y compris par rapport au prof.
- les élèves sont des ados, des enfants, les fils et les filles de quelqu’un, etc. Ils ont plein d’autres rôles dans leur vie, y compris dans leur vie d’élève, mais c’est aux élèves que je m’adresse, et je dois leur faire comprendre. L’avis que je peux donner à l’occasion sur un travail, ou un comportement ne s’adresse ni à la personne, ni à un des rôles autre que celui d’élève chez cette personne. Et ce « jugement » ne concerne que le rapport « à la norme » : la consigne donnée pour ce travail, l’objectif que j’avais pour l’élève par rapport à ce travail et ses capacités, ou par rapport au règlement.
Comment je traduis ça sur le terrain ?
En jouant la « méchante » en début d’année, et en rabâchant et les règles et la certitude que j’ai que chacun peut progresser ! En général, arrivé à la Toussaint, la classe tourne, et on relâche... mais certains testent jusqu'à Noël, même ceux qu'on a pu avoir les années précédentes.
Mon leitmotiv ? Je suis là pour eux, mais pas à leur service. (Et c’est fou ce qu’on peut être là pour eux). Etre là pour eux, ça veut dire aussi ne pas les lâcher, et ils comprennent vite qu’on tient la route et qu’on les accompagnera.
Mon conseil : ne pas se laisser bouffer (ni sur l’autorité, ni sur l’affectivité, ni sur le temps : ils sont chronophages !). Facile à dire, je sais.
Quelques petites choses dont je suis sûre :
- Il ne faut pas arriver avec des idées toutes faites, ni rester campé sur ses positions.
- Beaucoup d’élèves arrivent déglingués, mais pas tous. Beaucoup arrivent perdus ou agressifs, mais pas tous. La seule chose qu’ils ont absolument en commun, c’est d’être désarmés. Ce qui veut dire qu’ils se débattent comme ils peuvent avec ce qu’ils ont ou n’ont pas. Et donc que leurs réponses sont désarmantes. (oui, jeu de mot facile, je sais).
- un petit tour dans les dossiers des élèves (à éviter en arrivant) montrent qu’on recrute quand même à 80 % dans des milieux sociaux défavorisés. Et la plupart du temps avec un « handicap culturel » important. Je ne lie pas les deux. Je constate.
J’ai eu pendant 4 ans, deux zozos de la cité qui ont persisté à ne pas croire que le papier était fabriqué à partir des arbres : rien n’y a fait, ni la fabrication de papier recyclé en classe, ni le visionnage de docs sur la filière bois, ni les textes tirés de manuels. « parce que le papier ça se déchire, et les arbres, c’est trop dur ».
Je me souviens aussi de cette élève qui pendant les émeutes de 2005 soutenait que « si ça continue, le FBI va arriver ». On aura eu beau lui rétorquer que le FBI n’existe pas en France, nous, les profs on ne peut pas savoir, c’est dans le quartier, c’est ailleurs. Et puis à la télé, c’est ça qu’ils disent. Et la télé, c’est du vrai.
- la plupart du temps, les collègues d’élémentaire avant nous ont sacrément bien fait leur boulot et tenté beaucoup de choses pour les aider, étayer certains savoirs, mis des passerelles pour sauter des gouffres trop profonds, et même demandé (en vain, vu le nombre) des aides. La plupart du temps, ces élèves ont été pris en charge. Mais l’arrivée en Segpa est une respiration pour eux : on les prend comme ils sont, on les prend là où ils en sont… alors on pourrait croire que certains régressent ou stagnent. En fait, ils se posent. Et déposent leur carapace, mais c’est long à retirer. Ils redémarreront parfois seulement en 3e. Parfois au bout de deux semaines. Patience.
- parfois, ces élèves ont été « mis au rebut », mais c’est vraiment rare.
- on a une relative liberté pédagogique, profitons-en : testons tout ce qui pourrait les aider. Cela n’en aide qu’un seul ? C’est toujours bon, c’est toujours ça. Alors pour lui, ce sera ça. On cherchera autre chose pour les autres.
- oui, il y a des histoires très difficiles. Oui, les élèves vivent des choses qu’on n’imagine pas. Oui, on en tient compte. Mais on ne fait pas notre travail en fonction de leur vie. On tient compte de leur difficulté émotionnelle à certains moments, de leur concentration disparue (ou absente), de leur motivation au ras des pâquerettes, mais ça ne dirige pas notre vie ni la classe. La classe est remplie de cas. De problèmes. Et on a les nôtres (même si la gradation met nos p’tits soucis quotidiens en bas de l’échelle en comparaison). On comprend le « pétage de plomb », on n’accepte pas pour autant les limites dépassées. On comprend les gros soucis, on n’accepte pas qu’ils perturbent la classe s’ils perturbent forcément l’élève.
- les devoirs ? C’est interdit en élémentaire, il y a des raisons. Et il y a encore plus de raisons en collège pour des Segpa qui sont recrutés sur la zone géographique de 3 à 5 collèges et font parfois plus de route que des lycéens (une heure le matin, une heure le soir, dès 12 ans, avec des changements de moyen de transport, etc.). Alors compter sur eux qui déjà ne supportent pas trop l’école, ont passé plus de 12 h de leur journée pour l’école, et sont en difficulté avérée, pour faire en plus des devoirs le soir qui peuvent les plomber pour une ou deux heures ?
J’ai choisi, je n’en donne pas mais je donne des leçons, dont certaines nécessitent pour les élèves de réécrire (apprendre l’orthographe de certains mots par exemple), à des moments de la semaine où je sais qu’ils ont forcément une heure de permanence pour le faire, et/ou un moment en classe dans mon organisation.
D’ailleurs même les leçons à apprendre… ils partent en ayant en tête une partie du contenu du cours, ils ont toujours un moment en classe pour les revoir.
Pour le principe, et parce que ce sont des collégiens à part entière, ils partent avec du travail, mais celui-ci doit pouvoir être fait sinon en classe, du moins en grande partie sur leurs heures au collège.
- les notes ? Argh… les notes. Système collège dit conseils de classe/bulletins/moyenne donc notes. Travailler en fonction des capacités de progression de l’élève dit adapter le travail, dit ne pas évaluer tous les élèves pareils, et tenir compte des acquis de chacun. Et on note ça comment ?
Les parents réclament des notes, les élèves réclament des notes, l’institution réclame des notes… notons, notons. Mais réfléchissons quand même.
On peut noter les exercices systématiques (mots à bien orthographier, tables de multiplication à connaître, etc.), et prévoir des évaluations adaptées aux élèves (sur une même notion, il m’arrive de préparer 4 ou 5 évaluations différentes) qu’on peut noter puisque adaptées... le tout est de ne pas noter pour casser, et de ne pas noter… pour noter ! Le tout est de bien montrer à l’élève également qu’il y a une différence entre la note et les compétences validées.
En grappillant à droite à gauche, certains se retrouvent avec un 14 mais aucune compétence validée. D’autres n’ont qu’un 6 ou 8 mais valident une des compétences travaillées…
Ce que j’en pense ? Ce n’est pas nouveau que les notes ne servent à rien, mais puisqu’elles sont exigées par la hiérarchie et réclamées par parents et élèves, a-t-on le choix ? En 3e, les élèves sont orientés avec des notes dans chaque matière, ce serait dommage qu'ils découvrent à ce moment-là quelle note "vaut" leur travail.
Ce que je fais ? Ce que je viens de décrire, et les élèves savent aussi que je pondère leur moyenne avec une note de participation (expériences en science, etc.) tout aussi importante, et une note de « générosité » : investissement dans la classe, régularité dans les services, implication dans les débats, progrès non-validés par des notes, etc. (ce qui évite le super élève qui n’en fiche pas une, s’en moque en plus, mais obtient une super moyenne because il maitrisait déjà ce sur quoi il est évalué ou a justement le p’tit truc un plus par rapport aux copains qui fait qu’il pige en moins d’une séance, mais ce n’est pas pour ça qu’il acceptera de bosser sur autre chose même plus valorisant).
Est-ce idéal ? Absolument pas.
Voilà déjà pour aujourd'hui... on abordera d'autres sujets une autre fois, si déjà vous êtes arrivés jusque-là !
Que ceux qui maitrisent le sujet me signalent mes erreurs et notent ce qu'ils ajouteraient, je ferai les corrections.
Que ceux qui ont d'autres questions n'hésitent pas non plus.
A bientôt !
Et notez bien ce petit détail très étrange : quand on a essayé, neuf fois sur dix, on y reste !!
THE livre à feuilleter et conserver
et un autre, indispensable par bien des aspects
et un autre du même auteur tout aussi riche
et les commentaires sur cet article sur le blog précédent
Article très intéressant. Merci sapienta. Comme je voudrais être certaine que les élèves que j'envoie en SEGPA soient accueillis dans les conditions que tu décrives... Ce sont souvent des élèves fracassés, qui ont puisé (et épuisé) dans mon réservoir de patience et d'inventivité pour les faire entrer dans les apprentissages. Et au final, ce sont souvent les élèves dont je garde le souvenir le plus vif.
Ton passage disant qu'arriver en SEGPA leur permet de se poser, de respirer, parce qu'ils sont reconnus pour ce q'ils sont et ce qu'ils savent, et non plus par rapport à ce que le groupe classe sait. Et je comprends que cela leur fait du bien, eux qui ont subi pendant des années un décalage grandissant entre leurs apprentissages et ceux de leurs camarades.
Après pas mal d'années dans le spécialisé en région parisienne au début de ma carrière, (j'ai le CAEI ancêtre du capash), je suis retournée une vingtaine d'année dans le primaire, puis retour en segpa l'année dernière suite à des évènements qui jalonnent une vie d'enseignant. Bref, une année en demi teinte, le public avait changé, moi aussi, les difficultés socio- culturelles avaient évolué, et je me suis trouvée souvent bien démunie malgré mon âge et mon expérience. Sage m'a énormémént aidée et je l'en remercie. J'ai eu envie de retourner en primaire, et finalement, je reste . je suis tout à fait d'accord avec ce que Sage a écrit, en segpa tout est question de dosage, il faut gérer énormément de choses, on tâtonne, on désespère, on a des bouffées de bonheur, mais j'ai appris que nous n'étions pas des magiciens et que nous n'allions pas tout régler, mais effectivement, tenter de faire avancer les élèves, leur donner un espace où ils pouront respirer sans pour autant nous "étouffer".
Je sais, tout ça ne dit pas comment faire une programmation, suivre les programmes du collège, les adapter etc..... Mais bon, il faut d'abord connaître les élèves pour savoir ce que l'on va faire avec eux, et ne pas rester seul, il y a les collègues, les blogs.......
Et je terminerai ici sans paraphraser Sage:" la segpa c'est comme le nord (je peux me permettre je suis cht'i à lorigine) on pleure quand on arrive et on pleure quand on s'en va".
Bon OK on pleure quelquefois entre les deux, mais je peux assurer que quand je vois les classes générales du collège ou certaines classes de primaire, je préfère largement mes segpa.
Bon OK on pleure quelquefois entre les deux, mais je peux assurer que quand je vois les classes générales du collège ou certaines classes de primaire, je préfère largement mes segpa.
coucou,
comment vas-tu? quelles matières enseignes-tu à la rentrée? idem ou quelques amènagements?
Pour moi, répartitions mardi prochain, mais j'ai la chance de pouvoir choisir, en ce moment je suis dans la méthode fle: pourquoi pas ( c'est le nom de la méthode) , je compte m'en inspirer largement, la documentaliste s'est servi de méthodes fle en ateliers remédiation et me dit que les élèves accrochent bien. pour le reste on va voir si je prends d'autes matières.
Bon week end.
Éditer
ben a priori, pas de changements de matière, ça n'est même pas venu dans la discussion, c'est une des raisons de mon désir de changement de poste.
A part ça, le chef voudrait que je recentre mon 75 % essentiellement sur le français, et que je laisse sciences et autres à mon complément de service, et insiste pour que ce soit décidé dès à présent, mais je trouve ça pas très cool pour le complément qui arrivera en septembre, et qui sera sans doute un jeune, peut-être carrément sans formation... une fois les heures posées dans l'emploi du temps, je ne vois pas pourquoi la répartition ne peut pas attendre que j'ai croisé la personne qui arrivera... bref.
A part ça, le chef voudrait que je recentre mon 75 % essentiellement sur le français, et que je laisse sciences et autres à mon complément de service, et insiste pour que ce soit décidé dès à présent, mais je trouve ça pas très cool pour le complément qui arrivera en septembre, et qui sera sans doute un jeune, peut-être carrément sans formation... une fois les heures posées dans l'emploi du temps, je ne vois pas pourquoi la répartition ne peut pas attendre que j'ai croisé la personne qui arrivera... bref.
Le FLE m'a pas mal inspiré aussi, mais pas jusqu'au bout^^... je suis en train de me plonger dans "faire de la grammaire" (méthode Picot) sur laquelle travaillent pas mal de collègues eklaprofs. C'est super intéressant, mais je n'en suis qu'à découvrir et m'emballer. Il me faut ensuite un peu de recul, et voir comment ça pourrait s'articuler avec tout le reste. Première réflexion : cette méthode est découpée pour une année (j'ai pris le CE2), et ce qu'elle propose fera bien deux ans avec mes loustics.
Bonjour, je m'intéresse également à la méthode picot. Le niveau CE2 conviendrait pour quelle classe de segpa ? Evidemment je me doute que vu l'hétérogénéité des classes, il faudra surement prévoir de travailler sur plusieurs niveau. Personnellement j'enseigne à des 4eme/3eme et la plupart en fin de 3ème ne maitrise pas beaucoup plus que le palier 1 en grammaire/conjugaison...
Éditer
Bonjour !
pareil pour moi... je suis ravie quand ils maitrisent la différence entre passé/présent/futur, et qu'ils conjuguent un petit peu au présent ou au futur...
je suis en train de lire et de m'imprégner du niveau CE2, et vu la quantité de boulot que cela demande de suivre cette méthode, vu le peu d'heures de français dont nous disposons, et vu encore que j'utilise 3 heures pour la lecture et l'écriture, il me semble que juste le CE2 serait faisaible sur au moins 2 ans.
J'envisage (mais je commence seulement à y réfléchir) de développer ce qui est proposé dedans sur 2 ans : 5 e et 4e, et d'ajouter seulement ce qui est ajoutable en 3e (autour des homophones grammaticaux demandés au CFG et qui peut être validé avec un peu de bachotage même si après il n'en reste pas beaucoup, par exemple)
La méthode picot CE2 propose déjà le travail sur la phrase, le sujet, le verbe et son infinitif, les compléments, les conjugaisons de être, aller et avoir, des verbes du 1er et 2e groupe, puis des verbes fréquents du 3e au présent, les phrases négatives et interrogatives, le futur, l'imparfait et le passé composé d'une partie de ces verbes, le complément de nom également...
on trouve aussi un peu de travail en vocabulaire (recherche dans le dictionnaire, etc.), et il faut ajouter des impératifs en orthographe (nombre/genre, etc.) pour les miens en tous cas...
c'est déjà bien lourd, connaissant mes loulous ^^
Qu'en pensez-vous ?
En effet, ça me parait déjà pas mal !!
De mon côté, l'hétérogénéité étant problématique pour la validation du LPC (des élèves palier 1 et certains pouvant entamer le palier 3), je vais tenter une individualisation totale l'année prochaine en étude de la langue pour mes 4emes (à voir avec les 3èmes, car modifier toutes les habitudes prises cette année pourrait être mal vécu par eux), façon plan de travail, agrémenté de mini-leçons en groupe... ambitieux! Je me laisse les vacances pour finir la conception et pour la réalisation des outils. La méthode picot m'intéresse pour les mini-leçons notamment, et je consacrerai plus mes moments de travail autonome au bachotage/entrainement.
De toute façon, on m'a bien fait comprendre que les items d'étude de la langue était moins important pour l'obtention du CFG. Je compte donc faire un balayage des notions étudiées mais plus aussi approfondi que j'avais l'habitude, car au final, si peu est retenu !! Je pense consacrer 2h par semaine à l'étude de la langue (voca et ortho compris)
Je travaille également au moins une unité de je lis je comprends en 4eme (jusqu'à présent), niveau CM1, et à la rentrée, grâce à une collègue qui me prends une heure de français en 4ème, nous ferons des groupes de niveau 4/3eme en lecture pour pouvoir faire avec les meilleurs une unité de CM2. A raison d'une heure par semaine, je fais rarement plus.
Le reste du temps de français (1h à 1h30, souvent en demi-classe) est reparti entre les études d'oeuvres intégrales ou extraits de livres et les écrits fonctionnels (lettre, presse...) et projets divers.
Evidemment chaque fin d'année je n'ai fait que la moitié de ce que je voulais
Éditer
je travaille beaucoup aussi avec "je lis je comprends" et/ou Lector Lectrix, mais vu mon organisation testée cette année, et que je compte réitérer, il me faut 3 des 4 h dont on dispose pour la lecture et l'écriture... les études des séquences de je lis je comprends, sont intégrées en mini-leçons et travail en groupe dans mon atelier lecture.
effectivement, il reste peu au bout de 3 ans, donc c'est vrai que je n'ai pas culpabilisé trop cette année de mettre un peu en retrait les compétences de grammaire/orthographe/conjugaison au profit d'un vrai travail sur la lecture (à voir si cela porte bien ses fruits, mais c'est un peu tôt pour le dire).
J'ai testé les plans de travail l'année dernière : c'était parfait pour individualiser, mais il n'y avait plus de travail de classe ensuite. J'avais une classe de 12 élèves motivés et travailleurs, idéal justement pour tester une autre organisation. Mais je n'ai pas recommancé cette année avec mes 4e à 18. Je suivrai volontiers ce qui se passe dans tes classes (euh, oui, désolée, je passe au tutoiement... si c'est gênant, suffit de me le dire^^).
Il est vrai aussi que j'ai profité de n'avoir qu'un seul élève complètement non-lecteur (à peine petit déchiffreur), pour lancer ce qu'il faut en lecture. COmme en atelier, ils lisent de façon autonome, j'ai prévu des livres de tous les niveaux, et donc tous ceux de niveau palier 1 comme ceux un peu plus avancé en lecture s'y retrouvent, ouf.
Me reste donc à trouver le fonctionnement idéal en étude de la langue... mais il est vrai, que c'est tellement hors de portée (les items de la conjugaison au palier 2 !!!), que je souhaite seulement qu'ils puissent se débrouiller dans la vie pour écrire le minimum vital, et assurer pour leurs CAP/BP/... ensuite, plus que d'atteindre un jour j le niveau demandé au palier 2, pour le reperdre ensuite, et donc avoir un peu perdu son temps !
oui clairement en étude de la langue l'objectif est le palier 1 et seulement pour certains une partie du palier 2...
quand je pense que mon directeur me pousse à présenter le plus d'élèves au DNB pro, ça me fait doucement rigoler, mais bonne soldate, je le propose aux élèves et certains y vont. Mais je ne perdrais pas mon temps à essayer de les y préparer alors qu'ils ne maitrisent déjà pas le palier 2 !
ici, l'équipe est plutot pour l'honneteté, c'est la direction et les segpa voisines qui nous pousse à plus de souplesse...
Éditer
c'est vrai que ça fait mal au coeur de se dire que c'est sans doute le seul diplôme qu'ils auront dans leur vie, et qu'ils risquent de ne pas l'avoir, mais au niveau de la validité et du sens qu'on veut donner au CFG, ça devient gênant de se sentir poussée à ne pas trop être regardants.
Résultat, ici ça tourne autour de 80/85 % de réussite dans le département... pas significatif pour un sou !
Faut se rassurer, c'est pareil pour le CAP ! J'enseigne en EREA, nous avons donc des élèves de CAP et là aussi, on rale parce que certains élèves finiseent par avoir le diplome sans pour autant être "embauchables"...
Éditer
j'ai connu en CAP restauration... dans une Segpa précédente. Mais sur la pratique, les examinateurs étaient extérieurs, pas moyen d'arranger un peu les choses au tournant. Cependant sur une classe de 8, 2 avaient leur CAP en moyenne, et ensuite on venait nous reprocher notre coût et notre peu de rentabilité ;-)
Je viens de me replonger dans mon année de SEGPA/IME en te lisant. Et je confirme, même parachutée dans ce milieu, j'avais demandé ma SEGPA au mouvement pour l'année suivante, mais je ne l'avais pas eue.
C'était pas tous les jours facile (surtout le lundi avec 7h de cours), mais le pied total, c'était de finir la semaine le vendredi à 14h15. Je garde aussi de bons souvenirs de certains anciens élèves.
je viens de lire ton article et c'est comme ça que je conçoit mon travail je suis prof spé segpa depuis plusieurs annees
C'est une très bonne approche des choses et tu as bien fait de t'expliquer sur ton raisonnement. Merci pour ton blog et continues ainsi ! Bonne continuation et courage :) !
Bonjour Sage,
Tout d'abord, merci énormément pour ton blog et tout particulière cet article. Je suis fraîchement nommée (hier) en remplacement en SEGPA (5ème - SVT, EPS, maths / français) et c'est ma deuxième année dans l'enseignement ! J'avais ma classe de MS l'an passé, donc là je fais le grand saut au niveau du public ! Ton article m'a beaucoup rassuré et donné un coup de boost pour ce long remplacement.
Merci beaucoup !
Ton article m a beaucoup intéressée et je t en remercie. Lire les commentaires de tous aussi. Je me lance, à ma demande, en segpa à la rentrée prochaine...
moi je suis en "segpa" depuis ma 6eme .. actuellement je suis en 3 eme j'en peut plus ! tout mais ami(e) sont en classe normal ! je les voit a chaque pause ! je peut vous dire que c est très dur de vivre en étant dans une classe de SEGPA .. je me sens plus mature qu'eux j'ai l'impression que c'est encore des maternelles .. c est très dur a vivre sachant que j'ai fait plusieurs tentative de suicide et je suis marquer a vie ... y a pas longtemps j'ai tout casser en cours j'ai eu une crise comme sa qui est arrivée tout seul .. j'ai frapper la profs de colère mais j'men suis pas rendu compte .. je le vie trés mal.. je déconseille tout le monde de mettre c'est enfants en SEGPA c'est horrible .. voila mon histoire
Bobnjour Sage,
Merci beaucoup bcp de ton article que je lis, maintenant rassurée. Je suis nouvellement nommée sur une UPE2A et nous avons donc maintenant des dossiers à remplir pour les CM2. J'ai une mauvaise image des SEGPA, de mon époque d'ado et quand j'étais surveillante. Je trouve qu'on devrait déjà appeler cette classe avec un nom classique, genre le dernier numéro des 6è ou des 5è etc... pour éviter d'en faire qqch à part officiellement même si dans les faits... Bref, merci de ce témoignage!
Bonjour je m appele anais moi je suis en 6em1segpa et je ne Conner pas mes table mon histoire géo bref je souffre mes en silence j ai peur pour mon avenir prouver vous me répondre le plus vite posiple pour que je me sente moin streser
bonjour! et merci pour ce choix d'avoir rédigé cet article, je trouve que c'est une bonne décision de l'avoir fait parce qu'il est très éclairant et met un cadre, un cap pour les nouveaux arrivants en Segpa, dont je suis! ça m'inspire pas mal, ça m'interpelle aussi... à suivre... dès septembre!
RépondreSupprimermerci encore!
à suivre donc !! Je veux bien un retour sur cette aventure qui t'attend ! Par choix ?
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