L'atelier DECLIC : quoi, comment... petite synthèse
L'atelier DECLIC est une variation que vous pourrez trouver sur beaucoup des blogs CPB fonctionnant en atelier lecture (Univers de ma classe, Mallory, Mélimélune, mais ce ne sont pas les seuls) des ateliers lectures qu'on trouve en Amérique du Nord (EU ou Canada).
Le fait de se baser sur un acronyme est une variation de la méthode CAFE des "sisters", Gail Boushey et Joan Moser, complément de leur fonctionnement présenté sous l'appellation "5 au quotidien" (pour le coup, allez lire chez Zazou par exemple, à ce sujet).
Le fonctionnement de l'atelier de lecture, lui, est plus ancien, et on le trouve remarquablement décrit déjà chez Regie Routman ou Nancy Atwell, se basant elles-mêmes sur des études remontant souvent aux années 80 sur ce qui est efficace dans l'enseignement de la lecture (entendu ici comme le fait de lire, et non l'apprentissage de la lecture type CP).
Le fait de se baser sur un acronyme est une variation de la méthode CAFE des "sisters", Gail Boushey et Joan Moser, complément de leur fonctionnement présenté sous l'appellation "5 au quotidien" (pour le coup, allez lire chez Zazou par exemple, à ce sujet).
Le fonctionnement de l'atelier de lecture, lui, est plus ancien, et on le trouve remarquablement décrit déjà chez Regie Routman ou Nancy Atwell, se basant elles-mêmes sur des études remontant souvent aux années 80 sur ce qui est efficace dans l'enseignement de la lecture (entendu ici comme le fait de lire, et non l'apprentissage de la lecture type CP).
Le principe qui soutend toute l'organisation est de mettre l'élève en activité de lecture.
L'organisation proposée (et vous verrez selon les blogs parcourus des variations et nuances plus ou moins importantes, car chacun(e) le fait sien et l'adapte à son public et sa pratique pédagogique) doit donc :
L'organisation proposée (et vous verrez selon les blogs parcourus des variations et nuances plus ou moins importantes, car chacun(e) le fait sien et l'adapte à son public et sa pratique pédagogique) doit donc :
- éviter l'ennui
- éviter que l'hétérogénéité des niveaux de lecture des élèves gêne la pratique de la lecture
- éviter que les changements d'activité des uns interrompent la lecture des autres
- inciter à lire plus
- inciter à lire plus longtemps
- inciter à lire des livres plus difficiles
- inciter à lire des livres plus variés
- éviter que le traitement des difficultés spécifiques d'un élève perturbe la capacité et possibilité de lire des autres
- gérer l'hétérogénité des niveaux de lecture
- proposer des améliorations et des stratégies personnalisées
Beau programme, n'est-ce pas ?
L'organisation préconisée est donc de mettre tous les élèves en même temps, sur un temps donné, en activité "lire", mais sur des supports variés et choisis par eux-même, (ou proposés par l'enseignant mais avec accord de l'élève).
On retrouve donc en général les étapes suivantes :
- une mini-leçon de lecture, donnée en regroupement par le professeur. Temps court.
- un temps de lecture croissant sur l'année, où chaque élève lit dans son coin choisi, le livre choisi. Temps pendant lequel l'enseignant travaille avec les élèves individuellement ou en petits groupes.
- un regroupement rapide pour un bilan.
Pourquoi parle-t-on d'atelier lecture ?
Tout d'abord, ce n'est pas au sens strict du travail en atelier, mais bien au sens plus répandu d'atelier écriture, où on apprend à écrire. Là, on va apprendre à lire, ce qui n'est pas toujours enseigné en classe après le CP (voir les travaux de Cèbe et Goigoux, entre autres).
Ensuite, on peut retrouver une organisation "atelier", notamment si on instaure les 5 au quotidien avec leurs composantes particulières (mais adaptables également).
L'élève peut avoir le choix entre :
- lire "seul" les livres choisis à l'avance
- lire à deux
- écouter une histoire
et quelques composantes différentes selon les organisations que vous trouverez sur les différents blogs qui décrivent cette activité.
Mes élèves peuvent également choisir
- travailler les mots à savoir écrire de manière plus ludique
- lire dehors (si le temps le permets)
- écouter une histoire à deux
- travailler dans un centre de vocabulaire
- travailler dans un centre de lecture
- faire une fiche d'un rallye-lecture
- compléter une fiche pour recommander une de ses lectures
Et certains élèves sont "visités" dans leur coin lecture par le professeur, pour discuter de leur lecture et revoir certaines stratégies.
Mes élèves peuvent aussi être conviés à un travail de groupe d'une seule ou deux séances sur un point précis de la lecture.
Quel matériel ?
Il y a deux obligations matérielles à ce type d'organisation du travail :
- la possibilité d'un coin de regroupement (avec la possibilité d'un affichage permanent mais évolutif)
- le développement de la bibliothèque de classe d'une façon qui dépasse les habituelles mini bibli de la classe
Pour le reste, tout peut se faire dans l'enceinte de la classe, et sans matériel supplémentaire, sans problème.
Quel investissement personnel de la part du professeur ?
- une longue réflexion en amont sur la gestion/organisation (consultez les fiches présentes chez de nombreux blogueurs comme Lala ou ceux cités précedemment, pour comprendre qu'on voit et revoit l'organisation très souvent).
- une préparation de la programmation assez rigoureuse, au moins pour la première période et l'installation de l'atelier auprès des élèves
- une bonne connaissance de la littérature jeunesse, et a minima du fond proposé
- un bon retour aux sources en pillant la littérature professionnelle et/ ou de l'imagination, sur le sujet de la lecture et de son apprentissage pour savoir comment amener telle ou telle stratégie, la gestion de telle ou telle difficulté, etc.
Quelle préparation avec les élèves ?
- une très fine observation et analyse de leurs points forts et points faibles en lecture, en amont de toute mise en place. A faire comme toute évaluation diagnostique de début d'année, mais de façon à bien cibler les aides à leur apporter, et pouvoir les aider aussi dans le choix de leurs lectures.
- une gestion calculée des risques pris : à savoir obtenir le calme d'une classe complète, avec des déplacements en cours de séance (pour s'installer en regroupement, s'installer pour lire et en revenir), et des interventions du professeur auprès d'un élève sans être gêné par les autres.
- un cheminement lent mais qui doit faire sens : on commence par lire quelques minutes seul, pas une demi-heure d'un coup. C'est frustrant pour certain, déjà trop long pour d'autres. On commence par des difficultés qui sont répandues (lire un mot difficile, ça arrive à tout le monde) ou choisir un livre qu'on peut lire, pas forcément par des stratégies complexes sur le décryptage des inférences. On commence par savoir qu'il ya d'abord du bruit au moment de quitter sa table pour aller à l'atelier, on fait recommencer autant qu'il le faut. On ritualise l'installation de l'atelier. Etc.
Ce que ne veut pas dire l'atelier lecture
- on n'abandonne pas les lectures suivies pour autant. On y consacre peut-être moins de place ou bien comme Vefa vous l'explique en commentaire, on la fait en lecture partagée au moment de l'atelier !
- on ne laisse pas les élèves livrés à eux-même. On a le temps en début d'année, de repérer les rares élèves qui seront perdus, seuls avec leur livre.
- on ne se dégage pas du temps pour ses corrections et ses préps, c'est un vrai temps de travail en petit groupe ou avec un seul élève pour le professeur, qui peut aussi être en train de lire. Rien de mieux que l'exemple. Rien de mieux que susciter l'envie pour un livre dévoré par l'adulte référent.
- on n'abandonne pas la lecture offerte parce que les élèves lisent déjà. Elle peut même être faite sur un des temps de regroupement.
- on ne se limite pas dans les apprentissages possibles.
- on ne limite pas la bibliothèque de classe aux ouvrages "de l'âge" des élèves.
De quelle pédagogie s'agit-il ?
Facile ! De celle du professeur qui pratique cet atelier.
Oui il y a de l'explicite dans les mini-leçons, oui il y a du socio-constructivisme dans les activités proposées dans les groupes, mais aussi de la métacognition lors des discussions individuelles, du Freinet dans la valorisation de l'autonomie et de l'organisation, de la vraie différenciation...
Mes élèves ont des occasions là de travailler en tutorat dans la lecture à deux, de s'autonomiser (je ne suis pas disponible pour eux surc ce temps), d'être aidé avec une réelle différenciation, et de travailler en médiation/re-médiation dans les groupes...
C'est donc à conseiller à tout le monde ?
Ben non.
Clairement, je ne le recommande absolument pas aux collègues qui aiment avoir la mainmise sur leur classe, et gérer le moindre détail, et qui se sentent dépossédés si un élève fait preuve d'initiative.
Ce n'est pas non plus pour ceux qui souhaitent que leurs élèves lèvent la main dès qu'ils doivent bouger, ou prendre une feuille, ou prévenir de la moindre tâche effectuée.
Ce n'est également pas pour les collègues qui pensent qu'ils ne sont pas en train de travailler s'il n'y a pas un minimum de "souffrance" pour eux-mêmes.
Et enfin, ce n'est pas pour les collègues qui ne veulent pas croire qu'un élève est en activité s'il n'est pas en train de pondre des rapports de trois cent pages sur ce qu'il est en train de faire.
Quels avantages majeurs pour une classe ASH ?
Les mêmes que pour toute classe, le principal étant la gestion de l'hétérogénéité, sachant que celle-ci est la donne habituelle, contrairement à ce que sous-entendent les discours sur les classes qui deviendraient "de plus en plus hétérogènes".
Les mêmes que pour toute classe, le principal étant la gestion de l'hétérogénéité, sachant que celle-ci est la donne habituelle, contrairement à ce que sous-entendent les discours sur les classes qui deviendraient "de plus en plus hétérogènes".
- la différenciation et l'individualisation rendues possibles, faciles, et même pratiques !
- la gestion facile du temps de travail de la classe pour pouvoir travailler avec un seul élève ou un groupe de 2-3 élèves
- l'entrée dans la lecture active, d'élèves qui subissent la lecture suivie avec ennui (au passage, j'ai toujours détesté la lecture suivie à l'école, alors que je n'ai jamais été en difficulté^^). J'adore entendre les élèves dire "on a qu'à lire, comme ça on n'est pas en train de travailler".
- des préparations ciblées, visant une aide juste, précise, et donc souvent efficace
- la souplesse de l'organisation : si on sent qu'une mini-leçon ne passera pas (public surchauffé, fatigue générale, etc.), on revient sur un autre point, tranquillement, et on remet à demain. Si un élève est absent, on va travailler avec un autre. Si un élève est absent, il ne manque pas des tonnes de paperasse à recopier. Si les élèves oublient, il est très facile de revoir sans trop bousculer la programmation. Si les élèves se déconcentrent tous, on réduit un peu le temps de lecture. Etc. C'est donc très très adapté aux élèves en difficulté !
- le plaisir pour les élèves qui apprécient pourtant peu le scolaire.
- le plaisir pour moi !
mais DECLIC alors ?
C'est un acronyme qu'on doit à Mallory et consoeurs, pour adapter la méthode CAFE, elle-même détaillant ce qu'il y a à apprendre pour mieux lire en grands domaines... qu'on affiche, et sous-lequels peu à peu, on construit un affichage des acquisitions de l'année.
D = Déchiffrer un mot (dans mes classes, c'est plutôt "déchiffrer" tout court)
E = Enrichir son vocabulaire
C = Comprendre
L = Lire avec fluidité
I = Intégrer les règles de l'atelier (eh oui, un tel fonctionnement ne vient pas en deux jours)
C = Culture littéraire
Quelques liens utiles
anglo-saxons d'abord :
- les deux soeurs et leurs Daily five
et côté CPB ensuite, les blogs des pratiquants ^^ :
- Zazou
- Mallory
- Farfa
- Lala
- Gentiane
- Vefa
et j'en oublie forcément !!!
Vous avez d'autres questions ??
Petits commentaires déjà posés lors de la première parution de cet article :
Vefa
Lundi 23 Septembre 2013 à 19:21
Très belle présentation Sage ! une petite différence dans ma pratique : j'abandonne les lectures suivies au profit de la découverte de livres communs en mini-leçon et de création de réseaux de lecture par les élèves.
Et un point sur lequel je passe comme toi beaucoup de temps et qui est très important pour un bon suivi ensuite : installer l'atelier, construire l'endurance de lecteur. Avec la satisfaction en fin d'année d'entendre ses élèves dire que ce qu'ils ont appris le plus, c'est de lire plus vite, plus longtemps et avec plaisir ! Un vrai bonheur de maîtresse !
Répondre
Super, une bonne mise au point dont j'avais besoin. J'ai l'intention de mettre ça en place en période 2, me tarde..
Super, ton article!
Un excellent résumé de ces dispositifs et de leurs racines.
Regie Routman, je l'adore...
Merci pour le lien, chère collègue!
Yep ! j'en ai plein !
Tout d'abord, je rappelle que j'enseigne au collège aux 6 et 5è. Je tente donc l'adaptation de cet atelier à des classes que je n'ai que 4 heures par semaine. j'y consacre 1 heure hebdo et reçois le soutien de ma super documentaliste !
Je suis convaincue des bienfaits potentiels de cet atelier pour mes élèves, et j'accepte tout à fait qu'il y ait des "errances pédagogiques" pendant quelques temps mais là je barbotte un peu trop. Toutefois, tu vas peut-être pouvoir me conseiller sur certains points :
- 1 - Avec la documentaliste, nous peinons à mener plus de 4 entretiens par heure. A ce rythme, on va mettre des mois à voir toute la classe ! Difficile donc de faire une évaluation diagnostique pour identifier les premières stratégies à enseigner. Combien d'élève vois-tu en une heure?
- 2 - J'ai des lecteurs très hétérogènes : cela va de celui qui sort de classe d'accueil et qui ne maitrise pas encore la langue au très gros lecteur. Est-il encore pertinent de faire une mini-leçon pour tous? J'avais songé à faire les mini-leçons en ciblant un petit groupe d'élèves ayant la même difficulté. Qu'en penses-tu?
- 3 - leur fais-tu garder trace de leur lecture? doivent-ils faire un travail ou une activité quelconque sur le bouquin lu?
- 4 - J'ai des élèves qui passent délà leur temps à changer de livre. J'ai le sentiments qu'ils me trouvent tous les pretextes imaginables pour ne par rentrer dans leur lecture. Comment gérer ça?
- 5 - Pendant que je suis en entretien, certains élèves ont déjà fini leur premier livre et sont en train de chercher le 2è. Je me dis que c'est super sauf que je n'ai aucune idée de ce qu'ils ont compris de leur lecture ou s'ils ont véritablement lu... Que fait-on dans ce cas?
voilà pour le moment ...
Merci pour toutes ces précieuses informations !
Ly
Coucou Ly
Voici mon retour en attendant celui de Sage ( sage, je me permets....)
1/ je fais 3/4 entretiens en 30 minutes mais j'ai raccourci le timing pour chacun. On va dire que je vais à l'esentiel par rapprt à leur besoin , ce n'est plus un entretien type mais plutôt plusieurs entretiens types en fonction des niveaux.
2/ Effectivment il y a des mini-leçons que tu dois aborder en grand groupe (celles pour la gestion atelier sont inévitables) mas tu as raison de vouloir scinder en 2 grupes en fonction des besoins... Toutefois, n'oublie pas que l'entretien individuel est déjà un moment où tu vas donner des objectifs très individualisés.
3/ PAs de trace des lectures en général sauf en fin d'année. Par contre certaines mini-leçons ont des traces parfois.
4/ Moi aussi. Il faut les aider à choisir un livre en fonction de leur goût. plutôt facile pour qu'ils aient la satisfaction de lire un livre (quel challenge s'il est réussi).
5/ rien, il doit y avoir une certaine confiance entre l'enseignant et le lecteur. Il faut éveiller ce challenge de lecture. L'engouement de lire du groupe le fait naître assez naturellement finalement.
d'autres avis ?
Éditer
Je tente de te répondre dans l'ordre, mais
premier point, et tu le liras partout sur les blogs des collègues : sauf cas exceptionnel, je pense qu'aucune de nous n'est déjà arrivée à une heure de lecture.
Mes 5e sont arrivés à 12 minutes. Mes 4e lisent 10 à 15 minutes selon les jours.
On commence tout petit. Mes 5e ne connaissaient pas le dispositif, on l'a testé avec 4 minutes la première fois. Comme ils sont plutôt calmes, on est très vite arrivés à 7 ou 8 minutes.
Mes 4e lorsqu'ils étaient en 5e, ont eu besoin de 3 semaines pour arriver à 10 minutes.
Mes 4e lorsqu'ils étaient en 5e, ont eu besoin de 3 semaines pour arriver à 10 minutes.
Je ne prends pas 1 h sur les 4 de français pour faire lecture en atelier, je prends 3 x 20 minutes puis 3 x 25 minutes puis 3 x 30 minutes dans la semaine, c'est la nuance importante.
Concernant donc tes questions :
1. Avec mes 5e, j'ai fait 5 entretiens sur 13 élèves. Avec mes 4e, j'en suis au 2e sur 15 élèves. Rassurée ?
En fait, je ne fais pas du tout le diagnostic à ce moment-là, mais dans mes évaluations diagnostiques habituelles de rentrées qui comprennent la compréhension de lecture et la fluence (passage individuel avec moi pour de la lecture à voix haute).
En fait, je ne fais pas du tout le diagnostic à ce moment-là, mais dans mes évaluations diagnostiques habituelles de rentrées qui comprennent la compréhension de lecture et la fluence (passage individuel avec moi pour de la lecture à voix haute).
Le premier entretien me permet d'échanger sur les débuts dans l'atelier, sur la métacognition plutôt, et sur le ressenti.
Chaque premier entretien dure entre 8 et 12 minutes, pour mieux cerner les possibilités et volontés de l'élève, ses points forts, sur lesquels s'appuyer, l'objectif qu'on peut viser (qui peut aussi bien être "lire un livre plus difficile", que "tenir 3 ou 4 minutes sans décrocher et trouver un moyen de re-rentrer dans la lecture")
2. Très bonne question sur les mini-leçons : chez moi, elles concernent essentiellement les points qui concernent donc tout le monde (instauration de l'atelier, et de ses composantes, que faire dans tel ou tel cas qu'on rencontre tous, nous compris comme "je n'ai pas compris un mot", etc.). Le travail de déchiffrage nécessaire à certains est fait en groupe de travail pendant la lecture autonome des autres : je cible une difficulté, et un ou deux élèves, 3 maxi. Pour avancer en compréhension, c'est la même chose. Les groupes de travail et les entretiens ne concernent pas que les difficultés ;-)
Autre détail : je ne fais pas une mini-leçon à chaque fois avec mes segpa (trois fois par semaine, autant dire que je les perdrais, et d'ailleurs, ils n'ont pas forcément besoin de 100 mini-leçons par an non plus). Très souvent, le regroupement me sert à rappeler le fonctionnement, ou une leçon précédente déjà loin ou mal comprise, ou faire le point sur des ateliers précédents, ou simplement à organiser la séance rapidement.
3. pas d'activité au sens propre sur le livre lu, pour ne pas gâcher le plaisir de lire pour lire MAIS un tableau où les élèves notent tous les livres lus dans l'année, et en leur attribuant une note, et en notant s'il était "facile, juste bien ou difficile" pour eux et une fiche après chaque lecture, très simple (titre, auteur, genre, de quoi ça parle, ce que j'en pense) pour ne pas les rebuter, qu'ils me donnent à corriger et collent ensuite dans leur cahier. Le but ? Se souvenir de chaque livre après plusieurs semaines, (ça c'est pour eux), et repérer les genres lus, et le niveau de lecture (ça c'est pour moi)
4. Voir le début de mon explication : en entrant dans la lecture petit pas après petit pas. Prends le temps si tu peux de lire chez les collègues, mais il me semble que chez Zazou, la première séance offre 2 minutes de lecture "seulement" aux élèves... ;-). Le fait qu'on va travailler l'endurance est l'objet d'une de mes interventions.
Si d'emblée ils doivent être au calme, en train de lire, et sans bouger pendant 15, 20, 25 minutes... tu vas avoir des soucis à les tenir tous assis ;-) Le comportement pendant l'atelier est l'objet d'une mini-leçon. Chez Mallory, Alet (univers de ma classe) ou Mélimélune, tu trouveras leurs explications sur comment "modeler" cet apprentissage...
Même chose pour le lieu de lecture : les miens choisissent un "booknook", un p'tit coin à eux, qu'ils essaient pendant une à 3 séances avant de l'adopter pour plusieurs mois (que ce soit sur leur chaise, par terre allongés, assis sur un bureau, adossés à un mur par terre, etc.). C'est l'object d'une mini-leçon.
5. et bien... interdit ! ;-) En tous cas, dans mon fonctionnement, c'est interdit et expliqué lors des mini-leçons d'instauration de l'atelier : on met plusieurs livres dans sa boite (bookbox), et on ne change ses livres que lorsqu'on a fini son travail en classe et qu'on dispose de 5 minutes (à rappeler souvent avec ceux qui commencent comme mes 5e). Si on en finit un, ou qu'il nous lasse, on prend le suivant dans sa boite... sinon, bien sûr, ça perturbe tous ceux qui sont au calme en train de lire !
Je n'évalue pas la compréhension à chaque lecture de l'élève : je le fais lors des entretiens suivants, et je vois vite aussi si le mini résumé sur la fiche du livre est signifiant de ce point de vue.
Mon fonctionnement, mais ce n'est pas le cas de tous les ateliers lecture des cyber copines, les autorise également à aller compléter leurs fiches sur le livre s'ils ont fini ou si vraiment ils ne peuvent plus se reconcentrer dans la lecture (déjà vu en fin d'année, quand 14 élèves sur 16 lisent pendant 25 minutes d'affilée, et que un ou deux sont malheureux, au bout de 15, 16, 17...)
Voilà déjà ce que je peux te répondre. J'ai mis plus de 6 mois avant de me lancer, à lire et relire les blogs US, puis québécois, et enfin l'Univers de ma classe.
Je continue de lire et relire tout ça, et à demander conseil à droite à gauche au bout d'un an et demi. Il y a encore 1 élève que je ne réussis pas à faire entrer plus de 4 minutes dans la lecture, et 1 élève qui ne s'intéresse vraiment à rien, même si elle lit (ce sont des 3e, et finalement comme j'ai moins de temps avec eux, on réussit à faire une séance par semaine, et eux acceptent de se prêtre au jeu).
Je continue de lire et relire tout ça, et à demander conseil à droite à gauche au bout d'un an et demi. Il y a encore 1 élève que je ne réussis pas à faire entrer plus de 4 minutes dans la lecture, et 1 élève qui ne s'intéresse vraiment à rien, même si elle lit (ce sont des 3e, et finalement comme j'ai moins de temps avec eux, on réussit à faire une séance par semaine, et eux acceptent de se prêtre au jeu).
Oui, les deux soeurs proposent de commencer par 3 minutes et d'augmenter progressivement, car c'est la mémoire musculaire qui pratique le «contrôle» de son corps. Le mieux que je suis arrivé est environ 20-25 consécutif (mes exigences sont très élevées) après plusieurs mois avec des élèves de 1er cycle soit CP-CE1 chez vous.
merci à toutes les 2 !
Une bonne moitié de mes élèves lisent déjà une heure et m'ont supplié de rapporter les livres à la maison. Avec la documentaliste, nous avons décidé d'accepter pour ne pas frustrer ce désir de lecture...
alors la solution serait peut-être de fractionner en plusieurs fois 20 min... je vais peut-être expérimenter ça avec une des 4 classes.
et puis je vais essayer de donner un temps minimum de lecture à mes petits lecteurs, libre à eux de poursuivre ou pas. mais alors, qu'est ce que je leur fais faire pour qu'ils ne s'agitent pas comme un lion apnéiste dans son bocal pendant que les autres dévorent leur livre?
je prends note du reste de vos remarques et j'expérimente !
la suite au prochain épisode, donc !!!
Merci encore et bon mercredi !
Éditer
peux-tu sans trop de boulot supplémentaire (parce que bon, déjà, hein) mettre en place une petite recherche pour ces élèves là ? Ecrire une bibliographie sur un sujet qu'ils aiment, en cherchant dans le CDI ? Ou bien écrire un petit documentaire (il y a une trame très sympa et semi-guidée chez l'Univers de ma classe) ? Ou encore un rallye TICE bricolé vite fait, qui les mène d'un livre à l'autre ? Ou écrire un questionnaire de lecture pour un copain ?
Parmi les activités liées à l'atelier lecture dans ma classe, j'introduis un peu plus tard "recommander un livre"... ça peut être une piste aussi peut-être...
Parmi les activités liées à l'atelier lecture dans ma classe, j'introduis un peu plus tard "recommander un livre"... ça peut être une piste aussi peut-être...
Attention, mes remarques sont juste ma réponse perso à tes questions, c'est toi qui connait tes élèves et ton fonctionnement, et le cadre... j'ai tendance à tout écrire d'un bloc et avoir l'air un peu péremptoire lorsque j'écris, mais ce ne sont que des réflexions/questionnements/propositions
J'apprécie beaucoup que tu prennes tout ce temps pour me répondre !!!
je vais en dicuter avec ma collègue. L'idée de trouver une activité qui puisse les mener à une autre lecture me plait bien...je vais y réfléchir...
merci encore !
Tes propositions sont excellentes, Sage. Elles me font penser justement aux centres de littératie de Debbie Diller. L'idée est de proposer des centres (mais pour l'instant tu peux simplement prendre les idées d'activités) telles que des fiches de tâches de lecture, l'écoute de la lecture, le centre informatique, le centre de journalisme, un rallye-lecture, etc.
Tiens-nous au courant!
tout d'abord MERCI!!!! pour votre site: une mine de bonnes idées, de réflexions, ...
concernant ces ateliers, je me pose la question suivante: de quel fonds de bouquins disposez-vous pour vos élèves? (environ combien?) et ma deuxième question qui en découle: où vous les procurez-vous?
d'avance merci pour votre réponse; j'espère réussir à lancer cette forme de travail à la rentrée prochaine car cela me tente de plus en plus de changer de manière d'enseigner :-)
Éditer
Bonjour,
concernant la bibli de MA classe, j'insiste sur le MA, parce qu'on se débrouille tous différement, tout est dit là : http://www.livredesapienta.fr/enrichir-la-bibliotheque-a29328464
En gros, les bouquins m'appartiennent... parce qu'en collège, les subventions pour en acheter vont au CDI, et il faut être dans les p'tits papiers de M'dame CDI, prof documentaliste, pour que les classes ASH type segpa ou ulis puissent avoir des fonds adaptés, y compris dans son CDI, bref, un travail à long terme... très long terme.